L'Espagne la voulait plus

Beaucoup plus entreprenants que cette équipe portugaise tellement riche individuellement mais s'attachant seulement à bien défendre, les Espagnols l'emportent logiquement. Le quatrième but de David Villa dans ce Mondial. A voir aussi, le film du match

Dans les coulisses du Green Point Stadium
- Invaincus depuis 19 matchs, les Portugais n'avaient plus perdu depuis quarante ans face à l'Espagne. A noter que les deux pays ne s'étaient encore jamais rencontrés en phase finale de Coupe du Monde.

- Avant d'affronter l'Espagne, le Portugal constituait la seule équipe encore en course à ne pas avoir encaissé de but dans ce Mondial 2010. Les Espagnols, eux, avaient pris deux buts. Un contre la Suisse d'entrée puis un autre face au Chili au troisième match.

- Annoncé en pointe comme face au Brésil lors du dernier match du 1er tour des Portugais, Cristiano Ronaldo évoluait finalement dans le même registre que face à la Côte d'Ivoire et à la Corée du Nord. A savoir légèrement excentré sur le côté gauche en soutien de l'avant-centre titularisé par Carlos Queiroz, Hugo Almeida.

- Pour la première fois depuis le coup d'envoi de cette Coupe du Monde, Vicente Del Bosque, le sélectionneur de l'Espagne, alignait mardi soir le même onze de départ qu'au match précédent. Torres, décevant face au Chili, était donc de nouveau titulaire en attaque.

Les faits du match
1ere minute
Sur son premier ballon, Torres, servi côté gauche, repique dans l'axe et enroule sa frappe en direction du petit filet opposé. Eduardo est contraint de réaliser sa première parade du match.

3eme minute
C'est cette fois au tour de Villa de tenter sa chance de loin. Eduardo, gêné par le rebond, repousse le ballon comme il peut.

7eme minute
Nouveau ballon pour Villa, qui entre sur le côté gauche de la surface, crochète Costa et tente sa chance dans un angle fermé d'une frappe à ras de terre. Eduardo se couche et repousse le tir du buteur espagnol.

12eme minute
Sur un corner joué court par Xavi côté droit, la frappe en pivot osée de Torres passe au dessus du but portugais.

20eme minute
Joli mouvement portugais initié par Coentrao puis relayé par Simao qui trouve Tiago pour une frappe flottante de l'ancien Lyonnais qui oblige Casillas à s'envoler. Le ballon revient en jeu, Hugo Almeida jaillit pour tenter de le pousser au fond de la tête mais le gardien espagnol, pourtant chargé par l'attaquant portugais, réussit à boxer le ballon hors de son but.

28eme minute
Sur un coup-franc lointain de Cristiano Ronaldo, Casillas ne fait que repousser le ballon mais, malgré un léger mouvement de panique, la défense espagnole parvient à se dégager.

39eme minute
Centre haut de Raul Meireles devant le but, Hugo Almeida prend le dessus dans les airs sur Piqué mais ne cadre pas son coup de tête.

43eme minute
Côté gauche, Coentrao lève la tête et dépose son ballon sur le crâne de Tiago, qui arrive lancé, saute plus haut que Puyol et reprend le ballon, mais ça passe nettement à côté.

51eme minute
Seul face à quatre défenseurs espagnols sur le côté gauche de la surface, Hugo Almeida temporise et tente de servir Ronaldo devant le but. L'intervention du genou de Puyol passe tout près du but de Casillas.

61eme minute
Superbe réflexe d'Eduardo sur une tête plongeante de Llorente à bout portant. Le centre était signé Sergio Ramos.

62eme minute
Frappe enroulée de Villa en pleine course à une vingtaine de mètres du but d'Eduardo. Le ballon frôle le poteau droit.

64eme minute (1-0)
Superbe action collective des Espagnols à une touche de balle aux abords de la surface. Parti d'une récupération de Xabi Alonso vers Iniesta, ce dernier trouve devant lui Llorente qui s'appuie sur Xavi. Le joueur du Barça dévie le ballon d'une talonnade dans la course de Villa qui se présente seul devant Eduardo dans un angle fermé. Le gardien portugais repousse la première tentative du meilleur buteur espagnol mais ne peut rien sur la deuxième frappe du futur joueur du Barça qui se loge sous la barre du but portugais.

70eme minute
Magnifique numéro de Sergio Ramos qui entre dans la surface, efface Coentrao et déclenche une très belle frappe croisée. Il faut une magnifique parade d'Eduardo pour empêcher l'Espagne de tuer le match.

76eme minute
David Villa n'est pas attaqué. Il tente une nouvelle frappe à longue distance. Eduardo s'envole et sort le ballon de sa lucarne droite.

87eme minute
Centre travaillé de Villa pour Llorente qui décroise superbement sa reprise effleurée de la tête. Eduardo, battu, est tout heureux de voir le ballon filer à gauche de son but.

Jeu, joueurs et arbitre
Le jeu
Ça s'appelle du gâchis. Quand on présente autant de talent individuel dans une seule et même équipe et que l'on mise tout sur la solidité défensive, il y a forcément un hic. Un paradoxe qui joue souvent des tours à la solution portugaise et qui l'a une nouvelle fois desservie lors de ce huitième de finale. Même face à une équipe d'Espagne qui fait forcément très peur et qui monte en régime dans cette Coupe du Monde, les Portugais de Carlos Queiroz auraient dû lâcher les chevaux. Aligner d'entrée des joueurs aussi brillants techniquement et collectivement que Ronaldo, Simao, Raul Meireles, Tiago ou encore Coentrao pour bétonner en défense ne sert pas vraiment à grand-chose. Et le Portugal en a encore eu la preuve flagrante sur la pelouse du Green Point Stadium. Dominés dès la première minute de jeu et acculés sur leur but, Cristiano Ronaldo, passé à côté de son match, et ses partenaires n'ont longtemps dû leur salut qu'aux interventions souvent prodigieuses d'Eduardo dans son but. Mais malgré ce danger qui grossissait au fil des minutes, le Portugal n'a rien changé à sa façon de faire. Enorme verrou mis en place derrière et va-tout en attaque sur la moindre contre-attaque ou le seul coup de pied arrêté. Après le but de David Villa, matérialisant la mainmise des Espagnols sur cette rencontre à sens unique, la Selecçao a bien été contrainte de revoir ses plans. Mais le mal était fait et ce sont même les joueurs de Vicente Del Bosque, par le grand Llorente, qui ont failli alourdir le score. Les changements de Queiroz, eux, n'ont rien apporté. Pas plus que sa stratégie beaucoup trop figée.

Les Espagnols
Dans cette Coupe du Monde, le CASILLAS qui officie dans la cage espagnole est loin de celui qui faisait des ravages il y a quelques années avec le Real. Mais malgré beaucoup de fébrilité sur quelques frappes portugaises, le gardien espagnol a assuré l'essentiel en ne prenant pas de but. Timide face au Chili, Sergio RAMOS a de nouveau affiché au grand jour tout son potentiel offensif en dépit de son poste de défenseur. L'arrière droit du Real a passé toute la partie à apporter le surnombre sur son côté. Ses centres ont manqué plusieurs fois de précision mais il a offert constamment une solution à ses coéquipiers. Il a en plus été tout près de marquer le but du KO. Dans l'axe, PUYOL et PIQUE ont fait preuve de beaucoup de solidité dans leurs interventions au sol. En revanche, dans les airs, ils ont connu de grosses difficultés à la tombée des centres portugais. Bien bloqué sur son côté gauche, CAPDEVILA s'est surtout contenté de bien défendre, sans vraiment prendre part au jeu de son équipe. Un jaillissement décisif dans les dernières minutes. Constamment mis sous pression par ses adversaires, BUSQUETS n'a pas influé sur le jeu. Toujours aussi volontaire dans les duels, XABI ALONSO en est souvent ressorti avec le ballon. Il est à l'origine du but espagnol. Moins en vue que face au Chili, XAVI et INIESTA, serrés de très près par les défenseurs portugais, ont tout de même trouvé les espaces pour envoyer à eux seuls VILLA au but à la 64eme minute. La passe décisive du talon du n°8 espagnol est somptueuse. Après un bon début de match, TORRES est retombé dans ses travers actuels. Remplacé par LLORENTE. Dans le coup sur le but lui aussi, il s'est tout de suite montré dangereux et a assurément apporté beaucoup de poids devant. Auteur en deux temps de son quatrième but du tournoi, David Villa a énormément frappé dans ce match, obligeant Eduardo, le gardien portugais, à de nombreuses parades.

Les Portugais
Sans un EDUARDO étincelant sur sa ligne, même s'il ne peut rien sur la deuxième frappe de Villa sur le but, le Portugal aurait assurément pris beaucoup de buts mardi soir. A l'image de Ricardo CARVALHO, très efficace dans sa surface, la défense portugaise a pourtant brillé. Bruno ALVES n'a rien lâché lui non plus. Meilleur arrière gauche de cette Coupe du Monde 2010, COENTRAO a une nouvelle fois été le meilleur joueur du Portugal face à l'Espagne. Tout n'a pas été simple pour lui face à Sergio Ramos, mais offensivement, le latéral que tout le monde s'arrache a encore fait des merveilles. Ricardo COSTA, sur courant alternatif depuis le début de ce Mondial, a lui aussi beaucoup donné sur ses montées. Surtout en première mi-temps. Expulsé en fin de match pour un coup de coude sur Capdevila. Contre le Brésil, PEPE, pour son retour, avait fait de la figuration. Face aux Espagnols, il a fait davantage impression à la récupération. Mais ce n'est pas encore ça. Comme SIMAO, transparent dans le registre offensif, TIAGO s'est beaucoup battu dans l'entrejeu. Plus incisif que son coéquipier, il a déclenché une très belle frappe en première mi-temps. Excellent jusqu'à ce match face à l'Espagne, RAUL MEIRELES a vite disparu de la circulation mardi soir. Un beau centre pour HUGO ALMEIDA en début de match malgré tout. Le grand avant-centre du Werder Brême a réussi de belles choses devant, mais on lui demande surtout de marquer. Ce qu'il n'a pas réussi à faire. Opposé à des défenseurs espagnols qui le connaissent par cœur, Cristiano RONALDO a connu une soirée très pénible. Très souvent au sol sans que l'arbitre ne lui donne la faute pour son plus grand désarroi, la star portugaise s'est empalée en permanence sur la défense adverse. Quelques frappes mais pas vraiment dangereuses pour Casillas.

L'arbitre du match : M.Baldassi (ARG)
Etonnant arbitrage de cet Argentin qui a énormément laissé jouer (le mot est faible) mais qui n'a pas hésité à sortir le carton rouge dans les derniers instants pour un coup de coude de Ricardo Costa au visage de Capdevila qui ne semblait pas vraiment évident.

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