Les quarts de finale débutent ce vendredi par un alléchant Pays-Bas - Brésil, à 16 heures. Deux équipes invaincues dans le tournoi qui visent la victoire finale. Ça promet. (Montage photos Reuters)
Comme on se retrouve... Douze ans après leur dernier affrontement en Coupe du monde, le Brésil et les Pays-Bas, qui ne s'étaient pas qualifiés pour l'édition 2002, vont en découdre pour la quatrième fois de leur histoire en phase finale d'un Mondial. Pour le moment, avantage à la Seleçao (2-1), même si la première confrontation entre deux les pays avait tourné en la faveur des Oranje. C'était en 1974, et la bande à Johan Cruyff, buteur face aux Auriverde (2-0), était allée en finale (défaite face à la RFA, 1-2)... Dans l'histoire récente, ce sont toutefois les Brésiliens qui font la loi, mais à chaque fois à l'issue de rencontres très disputées.
En 1994, aux États-Unis, Romario et consorts l'avaient emporté en quarts de finale de l'épreuve (3-1) grâce à un coup franc de Branco, alors qu'en 1998, les deux équipes avaient dû en passer par la cruelle séance des tirs au but (1-1, 4-2 t.a.b.), au stade Vélodrome. Patrick Kluivert avait répondu en toute fin de match (87e) à l'ouverture du score de Ronaldo dès le retour des vestiaires. Clin d'oeil de l'histoire, Philip Cocu, aujourd'hui dans le staff néerlandais, avait manqué sa tentative. Souvenirs, souvenirs.
Détruire le jeu de l'ego
Cette année encore, le choc entre ces deux grandes nations de football promet d'être disputé. Sans briller outre mesure, les deux formations n'ont pas connu non plus trop de problèmes pour accéder aux quarts de finale. Mais maintenant, les choses sérieuses commencent. «Pour la première fois depuis le début du tournoi, nous ne sommes pas les favoris d'une rencontre», a d'ailleurs souligné Bert van Marwijk, le sélectionneur des Pays-Bas, qui ont jusque-là remporté leurs quatre matches. Pourtant, les Oranje n'ont pas toujours développé le jeu que l'on est en droit d'attendre d'eux. La faute sans doute à des ego surdimensionnés, à l'image d'un Robin Van Persie très en colère lors de sa sortie en huitièmes de finale face à la Slovaquie (2-1).
Une polémique a d'ailleurs éclaté en terre batave, où l'on a cru comprendre que le joueur d'Arsenal avait signifié à son entraîneur qu'il aurait plutôt dû sortir Sneijder. Ce dernier s'est empressé d'éteindre l'incendie, déclarant qu'il n'y avait «aucun problème» avec son coéquipier. On le sait pourtant, les querelles intestines ont souvent plombé des équipes bourrées de talent. Ce vendredi, le «Big Four» des individualités (Sneijder, Van der Vaart, Van Persie et Robben) devra jouer à l'unisson pour mettre à mal l'impressionnante charnière Lucio-Juan. Car si le Brésil version 2010 brille, c'est surtout grâce à sa qualité défensive qui lui permet ensuite de gicler très vite vers l'avant, comme face au Chili (3-0 en 8es). Fini le «Joga Bonito», place à la rigueur made in Dunga. Ce n'est pas toujours très beau, mais ça gagne. Après le cuisant échec de 2006 (élimination en quarts par la France, 0-1), les supporters de la Seleçao s'en contenteront sans doute. - Julien Penna